Taille texte
Espace lettres
Espace mots
Espace lignes
Jean Molla est né au Maroc en 1958. Après des études de lettres et de tourisme, il pratique divers métiers avant de devenir professeur de français. C’est en 2000 que commence sa carrière d’écrivain. Il publie des nouvelles, des romans pour la jeunesse et reçoit le Prix des Incorruptibles en 2009 pour La Revanche de l'ombre rouge.
Felicidad est un roman d’anticipation. Dans un monde futuriste, le bonheur est obligatoire au sein de sa capitale Felicidad et la population vit dans la richesse et la surconsommation. Dans ce monde, les « parumains » sont destinés à servir les humains. Une affaire d’état éclate lorsque quelques « parumains » s’enfuient. C’est le policier Alexis Decked qui est chargé de retrouver leur trace. Durant son enquête, il fait la connaissance de Majhina.
Reportage sur le roman de Georges Orwell 1984
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1984-de-george-orwell-un-roman-visionnaire-ou-satirique
René Barjavel parle de la science-fiction : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i11119817/ecrire-de-la-science-fiction
Majhina leva vers lui ses pupilles d’or.
Les lignes qui parcouraient sa peau étaient devenues si claires qu’elles semblaient un simple maquillage destiné à souligner la finesse de ses traits.
- Ô mon maître, nous, parumains, devrions penser quelque chose de vous ?
- Ne fais pas l’idiote… Réponds-moi, je t’en prie. On n’a jamais parlé de ça.
Elle inclina la tête sur le côté.
- Ça a un rapport avec ton enquête ou c’est de la simple curiosité ?
- Simple curiosité.
Majhina acheva de décortiquer sa crevette et la croqua. Decked ne se lassait pas de la regarder manger. Chacun de ses gestes était gracieux.
- Eh bien, quand ils nous invitent au restaurant, nous adorons les humains. Le reste du temps, nous les servons. Pour nous, ils sont un peu à l’image de Dieu. Tu ne peux quand même pas l’ignorer, ô Seigneur ! Nous vous devons la vie. La conscience que certains des tiens nous dénient. Cette existence fastueuse également…
Elle désigna la salle de ses longs doigts. Alexis se sentit rougir.
- Vous avez beaucoup de chance, reprit-elle. Vous, humains, ne pouvez contempler votre créateur. Aussi vous pouvez l’imaginer parfait. Pour nous, c’est évidemment plus malaisé… Mais nous sommes indulgents et je dois reconnaître que certains parmi vous ne sont pas trop déplaisants.
Les lignes qui parcouraient sa peau étaient devenues si claires qu’elles semblaient un simple maquillage destiné à souligner la finesse de ses traits.
- Ô mon maître, nous, parumains, devrions penser quelque chose de vous ?
- Ne fais pas l’idiote… Réponds-moi, je t’en prie. On n’a jamais parlé de ça.
Elle inclina la tête sur le côté.
- Ça a un rapport avec ton enquête ou c’est de la simple curiosité ?
- Simple curiosité.
Majhina acheva de décortiquer sa crevette et la croqua. Decked ne se lassait pas de la regarder manger. Chacun de ses gestes était gracieux.
- Eh bien, quand ils nous invitent au restaurant, nous adorons les humains. Le reste du temps, nous les servons. Pour nous, ils sont un peu à l’image de Dieu. Tu ne peux quand même pas l’ignorer, ô Seigneur ! Nous vous devons la vie. La conscience que certains des tiens nous dénient. Cette existence fastueuse également…
Elle désigna la salle de ses longs doigts. Alexis se sentit rougir.
- Vous avez beaucoup de chance, reprit-elle. Vous, humains, ne pouvez contempler votre créateur. Aussi vous pouvez l’imaginer parfait. Pour nous, c’est évidemment plus malaisé… Mais nous sommes indulgents et je dois reconnaître que certains parmi vous ne sont pas trop déplaisants.